Les taux sont élevés : mythe ou réalité ?

Quel avenir pour les taux d'intérêts

2022 a été marquée par un choc pour les acheteurs en immobilier : la hausse des taux d’intérêt, grêva une grande partie du pouvoir d’achat des ménages.

Retour à la réalité ou taux exagérément élevé ?

C’est bien là une question essentielle, sur laquelle Espace pour Toit s’est penché afin de permettre aux acheteurs et aux vendeurs une prise de décision optimale par rapport à leur projet immobilier.

Regardons la courbe des taux de rendement des bons du trésor à 10 ans depuis 1987, disponible sur le site Investing.com.

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A 3,11% le 22/07/2023, nous retrouvons le niveau de taux de 2010/2011

On remarque clairement que la période de taux en deça du niveau actuel était précisément la période où la BCE (Banque Centrale Européenne) a pratiqué la politique du Quantitative Easing (dit autrement, l’assouplissement monétaire : la banque centrale achetait massivement aux banques privées les bons du trésor français, au lieu de laisser le marché se réguler. Cela a eu pour conséquence de baisser artificiellement les taux à des niveaux très bas (anormalement très bas). Cette période a débuté de 2012 à 2021, soit quasiment 10 ans. En effet, puisque la BCE achetait, l’Etat pouvait émettre à bas taux tout en trouvant preneur. Cette pratique est bien sûr
La conséquence a été, vous le savez, une inflation qui s’est manifestée dès juillet 2021.

Pourquoi une telle politique de la Banque Centrale Européenne ?
C’est un dogme qui est à l’origine de cette affaire. La BCE considère qu’un taux d’inflation sain et dynamisant est de 2%. Pourquoi 2% ? Nul ne le sait objectivement. Mais cet objectif est fixé à tous les pays européens, quelque soit leur économie.
Aussi, en injectant des liquidités dans le circuit, pensait-elle relancer l’économie ?
Sûrement. Il s’agit d’une politique keynesienne qui répond à un déficit de demande. Mais attention … Une erreur de diagnostic, et patatras !

Le problème, c’est que nous avions (et avons encore) un déficit d’OFFRE, et non de demande, comme le souligne Jacques De La Rosière !!! La conséquence ? Des bulles ! L’argent est parti dans des actifs(financiers et immobiliers), ou dans des produits d’importation pour la consommation courante (d’où la balance commerciale déficitaire), et non l’achat de produits locaux qui auraient stimulés nos entreprises. Et pourquoi ? Parce qu’on ne produit pas assez. C’est une des nombreuses conséquences de la désindustrialisation. Les emplois dans les entreprises sont remplacés par des micro entreprises (autoentreprises), à très faible valeur ajoutée dans leur grande majorité.

Je m’égare. Alors je vais tenter de revenir sur mon propos initial qui est de savoir si on peut espérer une baisse des taux.
Il n’y a que très peu de cas de figure qui se présentent à nous :

  • Etant donné que le taux dépend de la qualité de la signature d’un pays à honorer sa dette (plus le pays présente un risque de défaillance, plus les taux sont élevés). Un pays qui n’a pas assez de rentrées fiscales pour honorer ses charges de fonctionnement (et qui emprunte donc), est un pays trop dépensier par rapport à son activité économique. Le risque pour les prêteurs est donc plus élevé. Ils exigeront donc une prime de risque plus importante.
    Regardons ce qu’il s’est passé pour la Grèce lorsqu’elle s’est retrouvée en défaut de paiement en 2012 . De 2010 à 2012, une mise à mort de l’économie radicale : les taux sont passés de 5,4% à 36%. OUI !! Et en zone € ! Que s’est-il passé pour les grecs ? Arrêt des paiements des fonctionnaires, vente des ports, et tout ce qui trouvait preneur…

Si vous avez suivi, je vous disais que la BCE était intervenue dès 2012. C’était la fameuse crise de la dette qui a secoué l’Europe, consécutive à la crise des subprimes de 2008 et qui a donné lieu à la politique de la planche à billets. C’est donc une première option : intervention de la BCE pour baisser les taux … Ceci semble peu réaliste compte tenu de son bilan comptable 2023 désastreux.

  • Les prêteurs commencent à se méfier, le gouvernement rassure en disant qu’il y a de l’argent sur les comptes des ménages pour la contrepartie.
    En parallèle, l’Etat souhaitant réaliser des investissement pour les sacro-saints objectifs fixés arbitrairement par la Commission Européenne, va se servir sur les comptes des français et ainsi moins faire appel au marché financier, car ces projets ne trouvent plus d’investisseur, car ils ne sont absolument pas rentables ! Ni à court, moyen ou long terme !!! Sachez le ! (cela veut dire que les particuliers vont perdre de l’argent …)
    Il me semble que c’est cette fuite en avant qui a été choisie. Cela fait plus de 6 mois que l’on nous pépare à cette perspective. Une fuite en avant insupportable, qui marque un manque total de perspective, de recul, et de volonté. Depuis 10 ans, la dette explose, notre cas s’aggrave. Il y a un problème de dépenses excessives et de manque de production (diminution des rentrées fiscales). Ce sont sur ces 2 volets que l’Etat devrait se pencher. Cette seconde option, si elle est mise en place, me parait cependant insuffisante pour espérer une baisse des taux dans l’immédiat, et dangereuse à terme, socialement et économiquement. Le capital est ce qui permet la création des entreprises. Priver les gens de leur argent pour des moulins à vent selon l’expression de Charles Gave, c’est anéantir durablement les chances de reprise économique.

Les taux ne sont donc pas élevés au regard de l’histoire. Cependant, compte tenu de notre niveau de croissance très faible, et surtout, au fait que nous nous sommes habitué à de l’argent pas chèr, favorisant la bulle immobilière, alors oui, le changement de paradigme est réel.

Pour finir, voici les graphiques qui vous démontrent le manque de production dans notre pays, la fameuse désindustrialisation – Et ces chiffres étaient avant le changement de règle complètement ahurissant concernant le prix de l’électricité décidé par la Commission Européenne, car depuis, on a eu une énorme vague de faillites et de départs), mais aussi la perte de notre agricultre qui ne représente plus que 1.9% du PIB, seulement 1 point de plus que celui de l’Allemagne (qui a dit que la France était un pays agricole ?). Je rajoute in fine la consommation finale de notre administration publique. (site source : perspective monde)

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