Le 14 novembre 2022, Notaires de France a publié son étude intitulée La valeur verte des logements. Elle établit un bilan du marché immobilier en fonction de l’étiquette énergétique du DPE.

Logements et émissions de gaz à effet de serre : un enjeu majeur face au dérèglement climatique.

Ce qu’il faut savoir avant toute chose, c’est que le bâtiment représente 44 % de l’énergie consommée, et 123 millions de tonnes de CO2, en France. Il se situe donc avant le transport (31%).
Nos logements sont donc un enjeu majeur pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le DPE : un ensemble d’indicateurs.

Le DPE se compose de plusieurs points importants pour le futur propriétaire ou locataire :

• L’étiquette énergie-climat :
  • La consommation énergétique exprimée en kilowattheure d’énergie primaire par m² et par an. Les lettres vont de A à G.
  • Exprimée en kilogramme de CO2 par m² et par an, les émissions du logement. Ainsi le type d’énergie est pris en compte (Le chauffage au fioul emet plus de CO2 que l’électrique)..

La valeur la plus mauvaise est retenue et affichée.

• Confort d’été et ventilation :
  • Indicateurs et conseils qui visent à donner des conseils pour améliorer le confort l’été, sans climatisation.
    
• La facture annuelle d’énergie :
  • Il s’agit d’une estimation, donnée sous forme de fourchette. L’année de référence du prix de l’énergie qui a été utilisé au calcul est indiquée.
    
• Scénarios de travaux :
  • Des propositions de travaux sont faits afin de réduire la consommation énergétique du logement.

Impacts du DPE sur le prix de vente en Nouvelle-Aquitaine

Les résultats de l’étude, sur le marché de l’immobilier en Nouvelle Aquitaine montrent un impact très significatif sur le prix de vente réalisé.

Les chiffres suivant ont été obtenu, avec comme référence la classe énergétique des logements en D. En Nouvelle Aquitaine, les logements en D ont représenté 39% des transactions.

• Pour les appartements :
  • + 10% pour les logements en A et B
  • + 4% pour ceux en C
  • Négligeable pour ceux en E
  • – 11 % pour les logements en F et G.
    
• Pour les maisons :
  • + 12 % pour les maisons classées A et B
  • + 6 % pour les maisons en C
  • – 7 % pour celles en D
  • – 19 % pour les maisons classée en F et G.

Comparé au niveau national, l’étude révèle que la sensibilité de la classe énergétique est la plus élevée, chez nous, en Nouvelle Aquitaine.

Conclusions et remarques

Réalisant des avis de valeur, je tiens compte de l’état du bien immobilier.

Les biens immobiliers qui nécessitent une rénovation énergétiques sont en grande majorité à rénover dans leur globalité. Le prix d’une maison rénovée, coup de coeur, n’est pas le même qu’une maison qui a vieilli et qui doit être réhabilitée. 83% des logements classés en F ou G ont été construits avant 1980, et ils n’ont certainement pas fait l’objet d’une rénovation.

Il n’est donc pas étonnant de voir un lien entre DPE et prix de vente.

Ces indicateurs sont importants pour voir l’état de notre parc immobilier, et le chemin qu’il nous reste à parcourir pour atteindre les objectifs fixés : diviser par 4 nos émissions d’ici 2050.

Les constructions neuves font l’objet de normes élevées en matière de construction, et l’effort s’intensifie.

Je ne peux cependant m’empêcher de penser qu’il convient également de s’interroger sur les espaces dont les nouvelles constructions détruisent la faune et la flore, qui disparaissent pour implanter des logements neufs. La question de l’occupation des espace reste un enjeu majeur face à l’effondrement du vivant, dont nos comportements sont les seuls responsables. Rénover des logements anciens, réduire le nombre de logement inoccupés, doit être notre priorité.