Cet article a pour vocation de vous informer d’un véritable problème de santé publique, et de vous éviter de faire des erreurs qui peuvent s’avérer dangereuses pour votre santé, celle de vos proches et des travailleurs du bâtiment.
Il y a quelques années, de jeunes gens ont rénové leur appartement, couvert de dalles amiantées. Au lieu de recouvrir le sol de manière étanche, ils ont enlevé les dalles une par une sur une superficie de plus de 60m², sans avoir conscience qu’ils se mettaient en danger.
Aujourd’hui, ceci ne doit plus se produire, que ce soit pour des raisons financières ou d’ignorance des risques.
AMIANTE (nom masculin) est un terme générique désignant certains minéraux à la texture fibreuse, qui a été longtemps utilisé dans l’industrie en raison de ses propriétés : résistance au feu, à la chaleur, aux agressions électriques et chimiques, ainsi que son pouvoir absorbant.
Les formes d’amiante dans le bâtiment
Massivement utilisé dans le bâtiment, nous la retrouvons sous 2 formes dans les bâtis : solide et friable.
– Friable (classe 1 : extrêmement dangereux) : flocage, calorifugeage, faux-plafond, bourre d’amiante, filtres. C’était cet amiante qui se trouvait dans les sous-sol par exemple de la résidence du Burk à Pessac, les Tourelles de Charlin à Mérignac.
– Solide (Classe 2 et 3) : Dalles de sol, fibrociment (bardage, couverture, tuiles…), portes coupe-feu, bourre d’amiante dans les poëles, inserts, chaudières. Cette liste n’est pas exhaustive.
L’amiante : ses dangers
Les maladies consécutives à l’exposition de la poussière d’amiante, invisible à l’oeil nu, sont à l’origine d’une grave crise sanitaire en France.
Bien que les premiers cas d’atteinte à l’amiante date de 1899 (oui, il n’y a pas d’erreur … 1899 !!!!). Il aura fallu 98 ans pour que ce matériau soit interdit en France !
C’est seulement en 1945 que l’abestose (fibrose de l’amiante) est reconnue maladie professionnelle.
En 1997, devant l’incapacité du secteur privé à gérer l’amiante, le pouvoirs publics l’interdisent sous toutes ses formes. Mais elle est déjà bien présente…
Aujourdhui, l’ampleur des pathologies développées en raison de l’exposition à ce matériau ne cesse de s’alourdir : Cancer broncho-pulmonaire primaire, mésothéliome pleural et péritonéal, abestose, fibrose…
L’amiante : un problème de santé publique
Les conséquences d’un environnement chargé d’amiante ont fait qu’il s’agit désormais d’un problème de santé publique majeur.
Les professionnels du bâtiment y sont surexposés. L’ANSES, dans une étude publiée sur son site, a classé les métiers artisans exposés à l’amitante, par fréquence. On y retrouve dans l’ordre (du plus exposé au moins exposé) : électricien, tôliers/carrossier, plombiers, couvreurs, chauffagistes, maçons, plâtriers, peintre, menuisiers, charpentiers, mécaniciens.
Les diagnostics Amiante et prise en charge
es 3 diagnostics techniques amiante :
Le diagnostic avant vente relève l’amiante “accessible”.
Ainsi, avant de réaliser des travaux de rénovation ou de démolition, la loi exige que soit réalisé un diagnostic de repérage d’amiante, par un opérateur certifié, depuis le 1 mars 2019.
Les objectifs sont :
– Protéger les travailleurs
– Traiter les déchets amiantés. Ils seront soit enfouis, soit feront l’objet d’un traitement de fusion. Cette dernière technique étant très honéreuse, les déchets amiantés sont en majorité enfouis, après avoir été mis dans des sacs étanches.
Quoiqu’il en soit, éliminer l’amiante a un coût élevé pour le propriétaire (malgré la responsabilité de l’Etat qui a énormément tardé à agir et n’a pas su dire stop au lobby). Il est dans l’obligation de faire appel à des entreprises spécialisées. C’est pour cela que certains s’en débarrassent dans des décharges sauvages, comme nous pouvons malheureusement le voir trop souvent dans nos forêts.
Aussi, il convient d’informer qu’il existe des aides de l’ANAH, ainsi qu’une déduction fiscale des revenus fonciers pour les propriétaires bailleurs en cas de travaux avec traitement de l’amiante.
Pour conclure.
Le rapport du sénat de 2005/2006 est en ligne et accessible à tous.
Il dresse un bilan alarmant et parle de catastrophe sanitaire.
Il est présent dans quelques 3000 produits, représente 100 millions de m² de nos bâtiments encore amiantés. 35 000 décès de 1965 à 1995.
En 2006, il était estimé 100 000 décès d’ici 20 à 25 ans, compte tenu du temps de latence d’environ 35 ans du mesothéliome (cancer de la plèvre), ainsi que 10% des cancers du poumon. Le papa d’une amie d’enfance est décédé de cette maladie professionnelle il y a 2 ans.
Je finis cet article en citant le rapport : “Le drame sanitaire de la contamination par l’amiante s’inscrit dan sune problématique plus large de l’utilisation de produits dangeraux pour la santé humaine et l’environnement, qu’il s’agisse des produits de substitution, comme les fibres céramiques réfractaires, dont la dangerosité semble aujourd’hui avérée, mais aussi des milliers de produits chimiques utilisés dans l’industrie et mis sur le marché, qu’une proposition de règlement communautaire, actuellement bloqué par le lobby des industriels, notamment allemands, se propose de réglementer”.
Bien des choses invisibles à l’oeil nu sont dangereuses. L’amiante en fait partie.